Alors qu'un ours a persécuté tout l'été et tout l'automne les touristes, fastboende, chercheurs et étudiants dans le Billefjord, le fjord au fond duquel se situe Pyramiden, la ville russe abandonnée, peu de réaction avait été obtenue du côté des services du Sysselmann.

Mais, les visites du même ours se sont multipliées ces derniers jours dans la "ville" de Pyramiden et, même si la ville a été abandonnée et l'activité minière a cessé en 1998, les russes ont rénové l'hôtel et espèrent bien développé l'activité touristique... Il y a donc 14 personnes actuellement, chargées de gérer l'hôtel et les touristes de passage pour quelques heures (dans le cadre de la mini-croisière quotidienne venant de Longyearbyen) ou parfois une nuit (il y en a qui vivent dangereusement ! ). 14 personnes, même russes (non, je plaisante !), ça se protège.

Le Sysselmann a donc fait plusieurs interventions vendredi, samedi, dimanche et hier... ils sont passés au cran du dessus pour essayer de faire dégager l'ours : les balles en caoutchouc pour essayer de lui faire comprendre qu'il va finir par lui arriver quelque chose de désagréable... j'ai même vécu ça en live samedi parce qu'un des "agents" du Sysselmann participait au stage 1ers secours et a été appelé pour aller "chasser" l'ours.

Bilan... pas très efficace...

Il est revenu... et il a même été rendre une petite visite à l'hôtel... Oui... carrément ! Il est rentré dans l'hôtel mais heureusement, les personnes qui y étaient ont réussi à le faire partir (ce qui est méritant parce qu'il y a eu beaucoup de gens qui ont essayé depuis le mois de juillet avec moins de succès).

La photo du suspect... si vous le croisez, veuillez prévenir le sysselmann

Il a donc été décidé (ENFIN !!) de sévir... non, je vous rassure : le projet n'est pas de le zigouiller... mais de l'endormir et de le déplacer, en partenariat avec le Norsk Polar Institutt, suffisamment loin pour qu'il ne revienne pas !

Pourquoi je dis ENFIN ?? Parce qu'à mon avis, c'est une très mauvaise idée d'avoir attendu si longtemps. Cet ours est maintenant habitué aux rencontres avec des êtres humains, il n'a plus/pas du tout peur de nous, il est habitué aux moyens classiques censés lui faire peur (pistolet d'alarme, coup de fusil en l'air, bruits divers), je suis donc persuadée que ça finira mal. Je sors ma boule de cristal et je suis prête à parier que cet ours finira tué par une balle... la question est de savoir si avant il aura eu le temps de faire des victimes.  Notre meilleure protection contre les ours est qu'ils aient peur de nous et nous évitent dès qu'il y a un peu de barouf. Cet ours là est maintenant potentiellement très dangereux ! Je ne souhaite pas le rencontrer un jour.

La 1ère tentative après la prise de décision a été un échec : ils n'ont pas réussi à trouver l'ours... Ils devraient réessayer demain, affaire à suivre... J'espère qu'ils vont réussir parce que ça ne sera pas cool pour ceux qui restent à Pyramiden pendant la période sombre, d'avoir un ours mentalement déséquilibré dans les parages !

Pour ceux qui lisent le norvégien dans le texte :

http://sysselmannen.no/Nyheter/Beslutning-om-a-flytte-isbjorn-fra-Pyramiden--/

Le 1er weekend intensif de formation aux 1ers secours est terminé : 3h vendredi soir, 8h samedi et 8h dimanche... Pas toujours facile en norvégien, mais j'essaie de suivre... Pas de photos non plus parce que je n'étais pas là pour rigoler... mais de temps en temps, on a le droit de rigoler un peu, comme avec la vidéo de la British Heart Foundation, le massage cardiaque sur le rythme de "Staying alive" :

http://www.svalbardblues.com/dsb/frivillig/

(un conseil, ouvrir la vidéo en plein écran...)

Instant clin d'oeil aussi : on nous a remis différents livres et brochures dont un avec un lexique multi-lingue à la fin... à part qu'ils ont décalé le français d'une ligne par rapport aux autres langues... ce qui fait que :

- "malaria" (en norvégien) se dit d'après le livre "homme"

- "mann" (= homme) se dit d'après le livre"intoxication alimentaire"

Ça ne s'invente pas !

A noter que c'est un petit livre qu'on est censé (pouvoir) emporter en promenade... parce que 20 kg dans le sac c'était pas assez...

Bien sûr, en plus du massage cardiaque adulte/enfant/nourrisson, on a eu le droit à la position latérale de sécurité, la technique pour enlever le casque à un blessé (plutôt d'actualité chez nous, surtout au printemps et l'hiver), la technique pour déplacer une victime sans vriller la colonne, et on s'est entraîné à faire des bandages, immobiliser/soutenir un membre (no comment, please !)... j'ai volé une photo à un participant mais j'ai gardé son anonymat !

J'ai d'ailleurs appris que c'est, entre autres, pour ça que les scouts portent un foulard... On en apprend tous les jours !

Cela fait un moment que je dois pondre cet article mais les jours passent et... le sujet n'est bientôt plus d'actualité...  encore que...

Donc, de quoi s'agit-il ??

Ocean Hope est un projet pour sensibiliser la populace au problème de la pollution des océans, même dans des endroits aussi éloignés que notre petit archipel. L'idée était de construire une cabane avec toutes les cochonneries ramassées pendant la campagne de nettoyage des plages du Sysselmann, fin juillet. "L'artiste" a obtenu le financement du projet par le fond alimenté par la taxe de 150 kr (dans les 18 euros) appliquée sur tous les billets d'avion au départ de Longyearbyen (nous, les habitants permanents, nous nous faisons rembourser... enfin, si on veut...). Parce que, oui, construire une cabane avec des poubelles, ça coûte de l'argent... et pas qu'un peu ! Environ 40 000 euros qu'elle a obtenu... et ça a fait grincer quelques dents !

Voilà quelques photos du résultat, prises en août...

 

 

 

 

 

A côté de la cabane un coin barbecue a été installé... coin qui a été un succès cet été, ce qui n'est pas une surprise quand on connait la passion des norvégiens pour les saucisses grillées !

 

 

Cette petite merveille était censée être provisoire... il a même été question à un moment de l'envoyer à Venise pour une exposition de je ne sais quelle nature... ce qui a fait grincer encore plus de dents (pas vraiment écolo comme projet d'envoyer des poubelles à l'autre bout de l'Europe). Mais comme lors de toutes les expositions universelles ou pas (Ok... certaines), les objets éphémères voient leur durée de vie largement prolongée par l'enthousiasme des foules... et donc, alors que la cabane devait être démontée le 1er octobre et les poubelles envoyées à... la poubelle, un mouvement de défense s'est organisé sur Facebook, à l'initiative surtout de quelques mères de famille apparemment prêtes à prendre en charge la responsabilité de la cabane et sa maintenance.  Encore du provisoire qui risque de devenir permanent... jusqu'à ce qu'une bonne tempête règle le problème !

Si on analyse un peu les poubelles, on remarque qu'il y a essentiellement des déchets provenant des bateaux de pêche : filets, flotteurs et autres "cagettes" en plastique... certains très vieux (1983, ça ne nous rajeunit pas...) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et les Français ne sont pas en reste :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La détention illégale de ce déchet à Svalbard fera-t-il l'objet de poursuites judiciaires ???

Vous aurez peut-être repéré que c'est là que j'avais pris une des photos le jour du concours "Contrastes" :

 

Photo prise dans le coin barbecue..

Finalement, la lumière était meilleure ce jour-là, malgré le temps pourri !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On peut dire qu'on a eu vachement de pot pour notre weekend trekking...

Lundi, réveil sous une tempête de neige avec pas mal de vent.

Mardi, grand beau temps... en regardant par la fenêtre, je me suis dit qu'il avait l'air de faire froid (je ne sais pas comment, mais ça se "voit")... ça a quand même été une surprise de voir -9,6°C sur le thermomètre...

Confirmation par les données de la station météo de Unis, un peu plus loin dans la vallée :

Un beau plongeon de -4 à -12 entre 3h et 7h du mat... et ça, sans altitude... je n'aurais pas été fière avec mon duvet 3 saisons s'il avait fait -15 pour notre nuit de camping !

Ensuite, au cours de la journée, les températures sont rapidement remontées, le vent s'est levé avec des rafales impressionnantes pendant la nuit (le genre qui secoue le bâtiment... encore des conditions qui n'auraient pas été de tout repos pour camper) et mercredi, au réveil c'était pluie et +3°C... le vent est tombé... à tel point que jeudi aprem c'était brouillard et l'avion postal et l'avion de SAS n'ont pas pu atterrir (pas de chance, le pire était juste au moment où l'avion essayait d'atterrir ):

3 boucles au-dessus de la ville avant de renoncer et repartir sur Tromsø puis Oslo... ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé... Ils n'ont pas retenté le coup le même jour et aujourd'hui ils ont réussi à atterrir sans problème...

Heureusement parce que dans l'avion, il y avait un de nos instructeurs pour le cours de 1er secours avec la Croix Rouge... cours au programme chargé (40h au total) qui a déjà commencé ce soir + samedi et dimanche... Exercices pratiques lundi soir... Puis on remet ça dans 15 jours. Je suis déjà fatiguée après 3 h !! Un des instructeurs parle un peu trop vite pour moi mais, au moins, aucun des 2 instructeurs n'a un dialecte à la con...et ils sont norvégiens... Je souffre beaucoup avec les "cours" de la Croix Rouge parce qu'on est cerné de suédois, danois et autres étrangers et que ça ne facilite pas la compréhension !

Maintenant c'est pluie et vent... heureusement que ce n'était pas ce weekend qu'on partait à l'aventure !!

 Après une nuit très sporadique, interrompue par le tour de garde (mon 1er de nuit, et franchement, je ne suis pas 100% convaincue de l'efficacité, même avec une frontale capable d'éclairer le Svalbard entier... ou presque), petit déj, démontage du camp et remise en place des pierres qu'on avait été chercher la veille, départ pour la dernière étape et retour à la civilisation.

Soleitoppen... qui a veillé sur nous pendant notre nuit...

Un dernier adieu à notre lieu de campement, exactement de l'autre côté du lac...

Et très vite, on aperçoit des sommets bien connus sans le lointain:

 

J'avais oublié les soucis techniques dus à l'hiver, en particulier la condensation sur l'objectif... et pas le temps d'attendre que ça s'évapore, le groupe, lui, n'attend pas... Il a donc fallu recadrer pas mal de photos, mais ce n'est pas toujours possible... la preuve :

Vous avez quand même droit d'aller voir le diaporama du retour .

Et après une étape bien plus facile que la veille (à la fois plus courte et en descente/plat + un peu moins de bouffe et d'eau dans les sacs à dos), on a atteint la route montant à la mine 7 (en haut sur la photo) vers 13h30... et comme c'était quasi synchro avec l'arrivée d'un avion, il a fallu attendre 3/4 d'heure pour qu'un taxi daigne venir nous chercher. Mauvais timing ! Si vous vous posez la question, non... on n'était pas motivé pour se taper la dizaine de km nous séparant de la ville.