Pas forcément si simple de se motiver à affronter les éléments aujourd'hui... des températures qui taquinent toujours le -20 et pas mal de vent... pas super agréable. Heureusement, l'appel de la belle lumière bleue finit par prendre le dessus sur la fainéantise et la recherche du confort thermique et j'ai fini par réussir à me sortir

Evidemment, dès qu'on est dehors on ne le regrette pas (enfin... surtout la 1ère demi heure) et j'ai décidé d'aller jouer avec le déclencheur dans le lit de la rivière gelée

et surtout à la "plage"... ce que je n'ai pas regretté parce qu'il y avait sur le bord et surtout sur le fond de l'eau au bord une belle couche de glace bien blanche ou bien bleue quand elle était sous l'eau.

et pour ceux qui veulent tout voir : y a qu'à cliquer là

Jeudi soir, la lune était presque pleine, le ciel presque dégagé, le vent presque tombé, les températures presque pas froides... Il fallait que j'en profite pour mettre le nez dehors parce qu'avec les journées ventées (et éventuellement neigeuses) qu'on s'est tapé, ça n'était pas très engageant. J'ai réussi à choper un halo de lune par la cuisine

Je zoome pour mieux le montrer :

puis de légères aurores, mais par une nuit de lune presque pleine, les conditions ne sont pas très favorables pour l'observation des aurores...

Puis, je suis partie appareil photo au poing pour essayer de prendre des photos des montagnes au clair de lune sans la zone industrielle au 1er plan.

En jouant sur les temps d'expo, on obtient des photos plus ou moins bleues, exemple :

mais c'est plus proche de la réalité quand on obtient une lumière "métallique"

Et le version diaporama pour les plus patients : https://www.flickr.com/photos/12986363@N03/sets/72157647304225344/show/

Je me suis bien amusée, notamment avec les reflets sur la glace et un ciel complètement dégagé, ça faisait longtemps ! :-)

On a enfin eu droit à du beau temps... et c'est une bonne idée avant qu'il ne fasse absolument noir 24h/24. Depuis le 14 on est en effet rentré dans la période "sans jour", une sous-partie de la période sombre ou nuit polaire qui n'existe que sous nos latitudes. Même le nord de la Norvège peut s'accrocher avec ce qu'ils appellent la période sombre. On alterne encore un peu la nuit claire et la nuit sombre mais bientôt il n'y aura plus du tout de différence entre midi et minuit.

J'ai donc profité de la combinaison magique journée libre et beau temps pour aller faire chauffer le déclencheur, puisque, cette fois-ci, j'ai réussi à prendre l'appareil photo + la batterie + la carte mémoire... trop forte cette Sophie ! Bon, certes, il a vite fallu que je revienne sur mes pas après un départ un peu trop enthousiaste : j'avais bien le bandeau sur les oreilles, mais j'avais oublié le bonnet... et depuis mon engelure à l'oreille gauche il y a quelques années, faut que je fasse gaffe... C'est qu'après notre passage à +1, on est repassé à -11 ce midi. Et je vais vous dire un truc qui peut vous paraître bizarre : il n'y a pas plus grand bonheur que d'être dehors quand il fait beau temps, pas de vent et -11 et qu'on a les bons vêtements. Non, je ne plaisante pas... c'est comme si tout le corps en était reconnaissant ! Par contre, on passe très vite du grand bonheur à l'envie de mourir si on doit enlever les gants plus de 5 s !

J'ai commencé le mitraillage à peine sortie de chez moi,

puis le long de Burmaveien, l'ancienne route de l'aéroport

puis dans le coin de Kullkaia, le quai de chargement du charbon avec la vue sur Longyearbyen vers 13h

et la grue Titan, genre de souvenir du temps passé

le petit point lumineux au dessus de ma signature, c'est l'entrée de la réserve mondiale de graines...

Et un beau croissant de lune orangé, derrière l'aéroport

Je vous regroupe tout ça plus d'autres dans un diaporama pour les plus motivés... ;-). C'est ici. Avec un fond noir, c'est mieux...

 Après une nuit très sporadique, interrompue par le tour de garde (mon 1er de nuit, et franchement, je ne suis pas 100% convaincue de l'efficacité, même avec une frontale capable d'éclairer le Svalbard entier... ou presque), petit déj, démontage du camp et remise en place des pierres qu'on avait été chercher la veille, départ pour la dernière étape et retour à la civilisation.

Soleitoppen... qui a veillé sur nous pendant notre nuit...

Un dernier adieu à notre lieu de campement, exactement de l'autre côté du lac...

Et très vite, on aperçoit des sommets bien connus sans le lointain:

J'avais oublié les soucis techniques dus à l'hiver, en particulier la condensation sur l'objectif... et pas le temps d'attendre que ça s'évapore, le groupe, lui, n'attend pas... Il a donc fallu recadrer pas mal de photos, mais ce n'est pas toujours possible... la preuve :

Vous avez quand même droit d'aller voir le diaporama du retour .

Et après une étape bien plus facile que la veille (à la fois plus courte et en descente/plat + un peu moins de bouffe et d'eau dans les sacs à dos), on a atteint la route montant à la mine 7 (en haut sur la photo) vers 13h30... et comme c'était quasi synchro avec l'arrivée d'un avion, il a fallu attendre 3/4 d'heure pour qu'un taxi daigne venir nous chercher. Mauvais timing ! Si vous vous posez la question, non... on n'était pas motivé pour se taper la dizaine de km nous séparant de la ville.

Samedi matin, après un petit déj royal (et qui c'est qui s'est tapé la vaisselle... encore ?? avec notamment, la poêle-grill qui a servi pour le bacon... imaginez le carnage !), reprise du "dugnad" avec la 2e couche de peinture et les sols à récurer, les poubelles à brûler (suggestion de Sophie pour essayer d'échapper à une charge supplémentaire inutile à transporter... )

Puis paquetage final avant d'attaquer les choses sérieuses...

Je sais, la photo est carrément surexposée mais c'est un "témoignage"... le sac en bordel en bas à droite, il est à qui ???

Départ à 11h50, sous le soleil... et très vite un arrêt technique pour ajuster les couches et ne pas suer à mort. Pour ma part, j'étais partie light (côté vêtements du moins) donc pas de pb, mais on s'y est mis à 3 pour optimiser les réglages de mon sac à dos. 20 kg... je ne le répéterai jamais assez ! Quand je pense que souvent on recommande de ne pas porter plus de 10% de son poids, voire 12,5%... ou même 20%... j'en étais loin ! Je n'aurais pas été loin avec 10% de mon poids ! Tout ce que j'ai pris a servi... j'aurais juste pu un peu gagner sur la bouffe : je n'ai pas mangé mes dry-tech (un servait de sécurité si la rando durait plus longtemps que prévu le dimanche, et celui du samedi "midi" a été de trop après le petit déj gargantuesque) et j'avais pris trop de flocons d'avoine pour le petit déj... mais je ne voulais pas que mes acolytes meurent de faim à cause de moi et passer pour la rapiat de service...

Pause pour le lunsj... un peu venté mais pas de quoi se plaindre

Et bien sûr, vous avez droit à un petit diaporama !!

Comme mon GPS remarche, réparé par la Croix Rouge (yippi !), vous avez le droit au profil pour le 1er jour... pas trop de dénivelé mais 14,6 km avec 20 kg sur le dos, je comprends pourquoi j'en ai ch  bavé. Et ça, avec des conditions météo presque idéales et un terrain facile : de la neige ou pas, mais pas trop d'entre-deux. Il y a quand même eu 3 glissades-chutes sur des parties gelées et une dans une pente un peu ardue... moi, c'est pas passé loin une fois, mais je n'avais tellement pas envie de devoir me relever avec le sac sur le dos, que ça m'a motivée à rester sur pieds !

 Je ne vous montre pas le report dans Google Earth parce que ça ne ressemble à rien... Il n'y a pas d'images correctes de ce coin !

Instant d'intense réflexion à l'arrivée (.... enfin..... ) : où va-t-on monter le camp pour la nuit ??