Nous avons continué à suivre le bord de la banquise un moment, en naviguant de façon étrange tantôt vers les sud, tantôt vers le nord, mais avec une tendance ouest-est... c'est que le bord est comme qui dirait en dentelle, et de la grosse dentelle, pas de l'ouvrage dans la finesse... ça nous a donc occupé un moment jusqu'à ce que le vent commence à forcir et les prévisions météo n'étaient pas très encourageantes de ce point de vue, on a donc pris les devants et on s'est retranché dans les fjords, plus au sud...

1er objectif : Woodfjorden et sa branche annexe Liefdefjorden... un grand classique, où j'étais déjà allée 3 fois dont 2 cet été... Le fjord au fond duquel se trouve Monacobreen, mais en cette saison ce n'était pas d'actualité. Les fjords n'ont pas gelé sur la côte ouest mais les fonds de fjords au nord ont fini par se faire prendre dans les glaces.

1ere zone intéressante : Reinsdyrflya, une sorte de péninsule bien plate et bien dégagée où on repère des ours quasiment à chaque coup... mais pas ce coup-là !  On a ensuite fait du zigzag entre les petites îles en espérant repérer un nounours, sans succès, jusqu'à atteindre le bord de la glace... fine fine couche de glace, bien trop fine pour un ours malheureusement... sans doute même trop fine pour un bébé phoque en fait!

Mais la lumière était intéressante et la météo étrange : mélange de soleil, ciel bleu, nuage et neige... d'où les taches dans les rayons de soleil... non non... ce n'était pas des taches sur l'objectif

 

 

 

 

 

 

 

Quelques guillemots à miroirs qui trainaient dans le coin... 

et qu'on a visiblement dérangés ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et comme toujours, dans la direction opposée au soleil, une toute autre ambiance

 

 

 

 

 

 

J'avoue que je ne maîtrise pas trop quand on est passé de Liefdefjorden à Woodfjorden, mais je miserais à peu près là...

 

pas si simple de distinguer les montagne(tte)s

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

encore des guillemots à miroirs

 

des tas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 C'était une journée à seulement 252 photos ... "demain" (ou la prochaine fois), on attaque Wijdefjorden... une 1ere pour ma part !

 

Avec un jour de retard, voici la suite... Hier soir, j'ai été détournée de mes devoirs par l'anniversaire du voisin... le choc quand je suis arrivée : je suis tombée nez à nez avec une caméra de la BBC ... il s'en est suivi une longue et pénible lutte pour essayer d'éviter d'être dans le champ... et dans un appart de la même taille que le mien, c'est pas si simple ! ça va nous faire des vacances quand ils auront fini !!

Revenons au calme et à la sérénité de la banquise... de plus en plus mystérieux au fur et à mesure que le soleil se couchait et que la lumière ambiante baissait

 

 

 

 

Là, j'ai tout une série de formats bizarres

 

 

Je pourrais faire croire que c'est pour essayer d'être créative et que ça a été mûrement réfléchi et planifié... mais la véritable raison est que mon pare-soleil a tourné sans que je m'en rende compte et toutes ces photos sont noires dans les coins (vérifier les photos sur un écran LCD recouvert d'une couche de givre, c'est pas si facile !)... il a donc fallu choisir entre la poubelle et un recadrage sauvage !

 

 

 

 

 

Une fois le pare-soleil remis en place, nous retrouvons la normale...

 

 

Au bout d'un moment, quelqu'un repère une bête étrange faisant des bonds dans l'eau... difficile à identifier : loin, dans le brouillard, apparitions courtes mais brèves... une version arctique du monstre du Loch Ness ?? 

je recadre serré pour essayer de vous montrer la chose mais c'est pas reluisant !

 

 

 

Apparemment un phoque... et un phoque qui fait des bonds, ce serait un phoque du Groenland (qui comme son nom ne l'indique pas, ne se trouve pas qu'au Groenland)... du genre papa de Baby phoque de Brigitte Bardot

Revenons à des choses plus photographiables

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ou en noir et blanc

 

 

 

 

 

 

 

Tout à coup... un morse... évidemment, juste quand j'étais armée d'un grand angle

le temps que j'aille chercher mon zoom, parti le morse !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'osais pas aller me coucher, des fois qu'ils repèreraient un ours... mais j'ai fini par m'effondrer comme une grosse merde sur une banquette du salon... quand je me suis réveillée, j'ai trouvé l'énergie d'aller de ressortir prendre quelques photos du soleil couchant (ou levant...allez savoir) avant d'aller me coucher moi-même

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après quelques heures de traversée avec que de la mer et que du givre sur le vitres, nous avons fini par atteindre le bord de la banquise vers 80°20'N... ce qui en soit n'était déjà pas si mal : une des croisières n'a pas pu et la croisière avant nous, ils ont dû monter jusqu'à 81°N!!!et je vous le dis, ça fait une bonne différence.

La visibilité n'était pas folichonne mais pas nulle non plus... nos 2 guides avaient même l'espoir d'apercevoir un ours (réaliste ?)... Je dois avouer que je n'avais aucune attente concernant la banquise en elle-même et que j'espérais juste qu'on finisse par mettre l'objectif sur un ours... mais en fait, j'ai été totalement envoutée par ma 1ere rencontre avec la banquise. Malgré le temps neigeux, le brouillard plus ou moins dense, ou peut-être à cause de ça, je ne sais pas... ça avait un côté "trollsk" comme on dit en norsk. Les photos ne sont malheureusement pas du tout à la hauteur du vécu... et c'est sans doute pour ça que je n'attendais rien de la banquise

 

 

 

Ma plus grande surprise a été de voir à quel point la bordure des plaques de glace était bleu turquoise... et peut-être que le temps gris accentuait le phénomène

 

et je zoome, pour bien le montrer

 

 

Avec la neige qui tombait, on dirait que le ciel est malade mais bon... on fait avec ce qu'on a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je m'arrête là pour aujourd'hui mais on est loin du bout... j'ai une série de 500 photos environ prises le temps d'une "nuit"... et ça, sans voir le moindre ours (vous vous en doutez, sinon ça aurait bien plus que 500 !)... je lève le suspense tout de suite pour que vous n'ayez pas trop d'attentes...

 

à suivre donc... 

L'étape suivante devait nous conduire jusqu'à la banquise et c'était prévu pour être une looooongue étape... on n'était donc pas pressé de se lever surtout que la nuit avait été longue et on se disait qu'il n'y aurait pas grand-chose à faire...

Un problème auquel je n'avais pas pensé était que, avec les conditions climatiques du mois d'avril et la fraîcheur ambiante (le mot est faible... je peux vous garantir qu'on ne risquait pas de se découvrir d'un fil !), les petites vitres du salon se sont très vite recouvertes d'une épaisse couche de givre et qu'on ne voyait plus du tout ce qui se passait dehors... on est vite devenu fainéasse et plus personne ne se risquait à passer le nez dehors (sauf sans doute le chef)... A un moment, j'ai quand même fini par me dire qu'on avait l'air d'être dans un coin intéressant et que c'était sans doute la dernière chance de voir un paysage avant d'atteindre la banquise (ce jour-là, j'avais fini par activer mon GPS et j'avais donc un meilleur contrôle sur notre position à chaque instant). Donc j'ai réuni toute mon énergie et tous mes vêtements et suis sortie sur le pont, suivie par 2 compères...

Et là, ô surprise... temps merveilleux et beau décor, même si j'imagine bien que dans la lumière du soir, ça aurait été encore plus grandiose. Il faut bien se résoudre à prendre quelques photos "normales" de temps en temps !

 

Ciel laiteux vers le sud, un peu zarbi, qui donne une atmosphère étrange

 

 

Côté est, grand ciel bleu (normal : temps anticyclonique au dessus des grosses masses glaciaires... comme d'hab) et montagnes vertigineuses (pas si vertigineuses que ça, mais vu du niveau de la mer, ça impressionne !)

 

 

 

les fameuses montagnes pointues du nord-ouest qui ont donné leur nom à Spitz-bergen

 

 

 

 

 

Un petit panorama, on aurait tort de s'en priver

 

Un petit coup de glacier

 

 

Une autre vue d'ensemble

 

 

et de temps en temps, un petit coup d'oeil côté ouest vers Amsterdamøya et Smeerenburgsletta... pas tout à fait le même aspect que quand j'étais passée là cet été 

 

 

 

Un dernier coup d'oeil sur Strindbergfjellet et Kennedybreen, le glacier de Kennedy, avant de quitter le fjord abrité et affronter le vent et la (grosse ?) mer

 

ça va quand même bien plus vite quand je ne m'acharne pas trop sur le déclencheur ! 

Juste une petite carte pour finir

on était dans le coin tout à fait au nord-ouest de Spitsbergen, à bonne distance de la maison 

Je vous laisse repérer Kennedybreen et Strindbergfjellet (sur la côte est du fjord)

source des cartes toposvalbard, Norsk Polar Institutt

 

 

Prochaine étape : la banquise ! 

 

 

 

 

Je poursuis sans tergiversations en espérant qu'on en vienne à bout cette fois

 

poudre d'or... le trésor caché du Svalbard ?

 

 

ça marche aussi en noir & blanc

 

 

 

 

Revenons aux montagnes, je ne m'en lasse pas

 

 

 

 

 

 

pour une raison étrange, les photos paraissent floues mais si on clique dessus pour les agrandir ça redevient net... mystère 

 

 

un peu d'or à nouveau 

 

 

 

 

la mer lépreuse 

Le soleil couchant... qui n'en finit pas de se coucher parce qu'on se déplace 

 

Un chalutier dans le soleil couchant, c'est presque romantique... ils ne doivent pas rigoler tous les jours, les gars, à pêcher par des températures polaires... je doute qu'ils aient vraiment l'occasion d'apprécier le paysage 

 

 

petit mirage sur l'horizon et le soleil commence à se dédoubler dans sa partie basse 

morte de rire.... pas vous ? 

 

 

bon, celle-là est floue même en grand format, mais c'était rigolo ces montagnes avec des couleurs différentes 

 

 

 

 

 

 

 

 Les nuages finissent par bleuir... je connais bien ça par chez moi mais c'est pas désagréable de voir le phénomène avec d'autres montagnes pour une fois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Eh oui... on en est venu à bout... et cette nuit-là + le lendemain, une longue étape nous attendait... objectif, atteindre la banquise si on peut... c'est pas la porte à côté !