• On était dans la merdasse...

    et on l'est maintenant encore plus !

    NVE a rendu publique aujourd'hui sa version révisée du rapport indiquant les zones susceptibles d'être touchées par une avalanche. Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, on avait eu un rapport tout frais tout neuf tout beau après une étude des risques après l'avalanche meurtrière de décembre 2015. L'avalanche de février l'année dernière, qui avait atteint des habitations contre toute attente, les a amenés à réviser leur rapport tout frais et le résultat est bien pire que ce qui était annoncé avant.... et ce n'était déjà pas joyeux !

    voici la nouvelle carte extraite du rapport

    On était dans la merdasse...

    source : NVE

    en rouge, la zone susceptible d'être touchée par une avalanche avec une fréquence de l'ordre d'une fois par siècle

    en orange, une fois par millénaire

    en jaune une fois tous les 5000 ans

     

    et en pointillés, les limites de ces zones telles que décrites dans le précédent rapport.

    1ere surprise : la zone rouge ne concerne pas seulement la 1ere rangée de maisons (en partant de la montagne) mais en gros 2 rangées

    2 grosse surprise : la zone jaune s'étend maintenant jusque dans le centre-ville : en gros tout ce qui est à l'est de la rue piétonne. Fichtre ! ça ne laisse pas grand chose de "safe"

     

    2e mauvaise nouvelle... une des missions de ce rapport était de définir les mesures à prendre pour protéger la ville et chiffrer les coûts

    eh bien, la mauvaise réponse c'est qu'en fait on ne peut pas sécuriser 140 logements : avec le sous-sol qu'on a on ne peut pas construire n'importe quoi  et notamment les talus pour stopper une avalanche ne peuvent pas avoir plus d'une certaine hauteur... sans parler des coûts (il y a un moment où ça devient si cher que ce n'est plus envisageable) + l'analyse de l'avalanche de février 2017 a montré que les vitesses et les énergies susceptibles d'être atteintes sont trop élevées près du pied de la montagne pour qu'un système de protection soit efficace. Il faut donc protéger plus en contre-bas et donc, too bad pour les logements situés au dessus

    Ces logements seront donc à terme classés inhabitables et détruits et il va falloir construire ailleurs pour que les gens puissent déménager mais en attendant, il va falloir vivre avec le système des évacuations parce que ce n'est pas le genre de pb qui se règle en 1 jour

     

    Donc quelles sont les constructions envisagées pour nous protéger

    On était dans la merdasse...

     

    en vert un talus d'une hauteur de 5 à 11 m, avec des constructions en amont dans le flanc de la montagne mais ce n'est pas encore décidé où c'est le plus judicieux

    en violet, un autre talus plus ou moins dans le prolongement servant à protéger la route et des logements dans le prolongement du centre-ville.

    Tout ce qui est en amont de ces talus n'est pas sécurisé et doit être détruit à terme.

    Tout ça en complément de ce qui est déjà en court de construction : une structure pour retenir la neige avant qu'elle n'atteigne la pente au dessus du quartier à protéger + tout un système pour recueillir les eaux de fonte et les diriger à un endroit qui ne me pas en danger de construction (= ne pas régler un pb en en créant un autre) + des structures dans la pente elle-même pour retenir une éventuelle avalanche

    On était dans la merdasse...

    2e problème : la sécurisation des constructions dans le prolongement de la petite vallée entre le centre et le quartier de Haugen

    On était dans la merdasse...

     

    en orange clair : construction d'un talus de chaque côté (il en existe déjà un d'un seul côté sur une partie de la zone indiquée) + une construction très en amont dans la partie pentue plus haut dans la montagne pour retenir le plus gros des masses

    + la sécurisation de la rivière elle-même, projet déjà bien entamé et qui devrait prendre 2 années de plus

    On était dans la merdasse...

    Pas trop de grosses surprises sur ça... on nous avait déjà présenté ces solutions parmi les différentes options possibles cet automne.

     

    Et pour loger tous ces gens qui vont devoir plier bagages à terme, de nouvelles zones de construction ont été identifiées

    On était dans la merdasse...

     

    Maintenant le problème c'est surtout de trouver le financement : pour les systèmes de protection/sécurisation on monte à 115 millions de kr environ (on va dire env 12 millions d'euros) mais pour détruire les habitations et en construire d'autres ailleurs pour l'instant il n'y a pas d'évaluation des coûts parce que ce n'était pas prévu que ça soit de telle ampleur

    Tout ça sur fond de crise du logement, ouille aïe aïe !

    Pauvre Longyearbyen ! Les temps sont durs !

     

     

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  • Commentaires

    1
    Alain
    Vendredi 16 Mars 2018 à 16:23

    bonjour, 

    La vie n'a pas de prix, le bon sens doit l'emporter, les habitants doivent s'attendre à payer plus cher de loyer ou autres taxes,nous avons le même problème sur la cote(France) avec les risques submersions, les maisons ne valent plus rien,les gens sont désespérés.

    Mais vous,vous êtes tranquille à première vue d'après l'étendue de la zone?

    Votre commune ne pourra pas éternellement s'agrandir, la région n'est pas faite pour cela, avec toutes les conséquences environnementales causées par l'humain, il va falloir se fixer une limite car tout se que vous (habitants) consommer et produisez comme déchets viens ou partent vers le continent, est ce bien raisonnable?

    Construire le long de la rivière n'est pas la solution, c'est une zone inondable et il peut se produire de très fortes précipitations causant des dégâts.

    Pour les avalanches,la mémoire de l'humain la certainement oublié peut être, mais cela a déjà du se produire par le passé avant que l'humain ne vienne s'installer, la question est: pourquoi avoir autorisé ces constructions à flanc de montagne exposée..

    Bon W.E.

      • Patrick Audoux
        Mercredi 21 Mars 2018 à 18:31

        .... le dernier réchauffement climatique au Svalbard doit tellement dater que la mémoire des avalanches et des des inondations doit quelque peu manquer, non ? arf

      • Mercredi 21 Mars 2018 à 21:40

        Le but n'est pas d'agrandir la ville, au sens d'augmenter la population, mais de trouver des coins sûrs pour construire l'équivalent des hébergements qui vont être détruits car placés en zone à risque trop élevé. Une population de 2000 à 2200 habitants est considérée comme optimum. En dessous il devient difficile de répartir les coûts et faire fonctionner la ville à peu près normalement (par exemple par rapport au nombre d'élèves par classe...). Trop d'habitants n'est pas souhaitable parce que la centrale électrique/thermique a déjà des problèmes de capacité. 

        Les loyers sur le marché privatif sont déjà très élevés et bien plus élevés que dans des villes comme Tromsø. Certains parlent de loyers comparables à Oslo. Je ne pense pas qu'on en soit encore là mais d'un autre côté, personne n'oserait louer des trucs aussi miteux à Oslo.

        Les familles qui ont besoin d'un 4 pièces payent vite plus de 25000 kr, soit environ 2600 euros par mois.

        Et en fait, le prix n'est même pas le principal problème actuellement.

        Le but n'est pas non plus de construire juste le long de la rivière mais dans la zone qui est déjà construite, entre Elvesletta Nord et Elvesletta Sud. Les travaux de sécurisation de la rivière sont justement là pour supprimer le risque d'inondation.

        Toute la ville est en fait mal placée mais historiquement, ça a été construit là comme du provisoire à proximité des entrées de mines, ce n'était pas franchement conçu pour durer et être une ville "normale" à terme.

        La mémoire humaine est courte à Longyearbyen qui n'existe que depuis 1905 et les zones construites n'étaient pas situées dans les principales zones actuelles. Il y a eu des avalanches antérieurement mais pas avec la même ampleur et les changements climatiques ont pour conséquence d'augmenter la quantité de neige mise en jeu. 

        Le quartier qui avait été touché par l'avalanche meurtrière avait été cartographié comme zone à risque il y a au moins 20 ans sans que personne ne s'en soucie vraiment et le rapport était un peu tombé aux oubliettes

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