Après des mois de travail plus ou moins efficace (plutôt moins que plus) et des problèmes supplémentaires qui sont apparus au moment de la publication, entre autres que je n'arrivais pas à avoir le son sur youtube et que sur Facebook la qualité est atroce, voici enfin le lien...

6 minutes 39 secondes cette fois et du coup, trop lourd pour vimeo... je me suis donc rabattue sur youtube cette fois

C'est la première moitié de mon voyage d'avril... en espérant que je sois beaucoup (beaucoup beaucoup) plus efficace sur la 2 partie !)

ça devrait être correct en HD plein écran

A part ça, ce weekend il y avait la remise des prix d'un des plus gros concours photo nature/vie sauvage et Ole Jørgen Liodden, un de mes 2 photographes de "chefs", a eu 2 de ses photos retenues parmi les 10 meilleures dans la catégorie mammifère... avec des ours bien sûr... un ours polaire et un grizzly... je ne travaille pas avec n'importe qui ! 

Vous pouvez aller voir les photos sélectionnées là : https://www.gdtfoto.de/seiten/gdt-european-wildlife-photographer-of-the-year-results-2016.html

Le grand gagnant est un autre norvégien Audun Rikardsen qui a aussi gagné, entre autres, le Global Arctic Awards 2014 (après mes 2 "chefs" en 2012 et 2013), en 2014 c'était Joshua Holko, un australien qui voyage avec nous au Svalbard (et en Antarctique l'an prochain).

Pour en revenir au GDT, j'ai un faible pour les photos de Michel d'Oultremont, qui s'illustre ici dans la catégorie oiseau. 

Il a fait une très belle vidéo qui illustre bien le travail d'un photographe (un vrai...) "The Wait" 

Aujourd'hui, j'ai essayé de profiter des quelques heures de lumière du jour (et du fait qu'il ne pleuvait pas... ouf !) pour aller prendre des photos avec un coin de ciel rosé et peut-être un phoque... sait-on jamais, j'en ai vu un la semaine dernière mais je n'avais pas pris l'appareil (erreur stratégique !)

J'ai bien pris quelques photos avec un coin de ciel rosé (fallait bien chercher au milieu des nuages)

mais Polarsyssel y a eu droit aussi... avant il nous quittait vers le 1er novembre mais il a maintenant été décidé d'allonger la période où il est ici, d'une part parce que l'activité maritime se prolonge (excursion locale, bateaux de pêche) et d'autre part parce que de toute façon, l'activité pétrolière ayant largement freiné en Norvège, on n'a pas besoin de lui.

ça s'est pour illustrer le moment le plus lumineux de la journée et immortaliser la présence du saupoudrage de neige (on apprécie le peu qu'on a)

flou... artistique ? ou juste flou ? 

mais pas de phoque

...

et ce qui m'a plus surprise, c'est que je suis tombée sur des bécasseaux violets... j'en ai repéré 2 sur des rochers et j'ai essayé de m'approcher et me positionner de sorte à les avoir sur fond de ciel rose, mais tout à coup, tout le rocher s'est envolé ! en fait, il n'y avait pas 2 mais 45 bécasseaux et beaucoup plus près que les 2 que j'avais vus ! oups !

me voici à tester un nouveau concept, photographier des oiseaux pendant la période sombre... c'est pas gagné vu le peu de lumière et quand ils bougent, c'est sans espoir ! 

Pour me donner bonne conscience de les avoir déranger (pas trop quand même, ils se sont posés quelques mètres plus loin), je les ai comptés sur les photos et j'ai enregistré les données dans la base de données des observations des espèces animales/végétales. Avec leur camouflage, je n'aurais pas pu les compter s'ils n'avaient pas été en vol.

vous en voyez combien là ? (je sais, c'est flou... ça ne facilite pas la tâche)

mes rochers... sans oiseau... mais tant qu'à être là...

là, il y en a bien un qui est revenu... mais il se planque

et finalement il a rejoint ses copains (même à 1600 iso je peux oublier le "figé")

J'ai finalement renoncé à mon arrière-plan rose et je suis allé les embêter de l'autre côté

ils sont bien dodus... bien engraissés avant d'entamer la migration... qu'ils auraient déjà dû entamer depuis un moment je pense d'ailleurs !

tous orientés pareil, sagement

j'ai aussi eu la "visite" d'un guillemot à miroirs dans sa tenue d'hiver

juste pour vous rappeler à quoi ils ressemblent l'été :

 Un petit instant culturel...

Dimanche, j'ai fait un saut jusqu'à Nybyen où se situent les locaux du club photo et j'en ai profité pour faire un saut à Galleri Svalbard qui se situe dans le même bâtiment... une rapide illustration de l'expo temporaire actuellement... exposée (vous pouvez apprécier la richesse de mon vocabulaire !)

L'expo s'appelle "Catching the light" et est le bébé de 3 artistes : Brit Bøhme, Grethe Unstad et Anne Knusdatter Wille  

Je n'ai pas trop de commentaire à faire... je ne connais rien/ne comprends pas grand chose à l'art

Comme nous sommes entrés dans la période sombre (dans la phase où on a le soleil sous l'horizon mais encore un peu de lumière en milieu de journée, l'équivalent de la période sombre du nord de la Norvège), c'est aussi la période du festival de blues dont l'ouverture avait lieu hier et je partage avec vous quelques photos et vidéos de la cérémonie d'ouverture. Une nouveauté cette année : un groupe d'élèves formé à l'arrache lors d'un workshop avec des artistes en début de semaine... courageux !!!!

Et pour ceux qui veulent 3 vidéos (protégées par mot de passe dsb parce que je ne veux pas avoir d'histoire avec les droits... on n'est jamais trop prudent !... mais c'est pas sûr que ça marche ce système) avec un groupe espagnol, Victor Puertas & the mellow tones" et un canadien JW-Jones qui nous a fait un show avec un mix de musiques genre James Bond et génériques de séries TV intégrés dans sa musique + quelques surprises à découvrir sur les vidéos

https://vimeo.com/189291634

https://vimeo.com/189291631

https://vimeo.com/189291633

Dans la série "on vit dangereusement", je vous avais parlé des glissements de terrain mi-octobre... en fait il s'agissait de glissements de terrain + coulées de boue/débris. Et ce que je n'avais pas réalisé, c'est que c'est un phénomène "normal" ici mais qui n'arrive pas si souvent que ça.

Comme toujours, ici, on est bien informé côté risques et catastrophes naturelles et nous avons eu droit hier à 1 présentation (en fait 2 : une à midi et demi, l'autre à 20h) sur les coulées de boue pour nous expliquer ce que c'est, comment les éviter...

Très instructif et très intéressant.

J'ai donc appris, entre autres, que c'est donc un phénomène récurrent ici (ça je savais, il n'y a qu'à regarder le paysage pour voir des vieilles traces de coulées dans le paysage) mais qui arrive en moyenne une fois tous les 40 ans environ. C'est donc beaucoup plus rare que ce que je croyais (du moins à grande échelle : il y a des mini coulées à chaque printemps et chaque automne). La dernière fois que le phénomène s'est produit à grande ampleur, c'était en juillet 72.

Le phénomène dans l'arctique n'est encore pas complètement compris mais il semble que le permafrost joue un rôle très important qui fait que les conditions dans lesquelles se produisent les coulées ont des seuils bien plus bas que dans le reste du monde. Pour illustrer, un graphe montrant dans quelles conditions de précipitation (combien de mm/h et pendant quelle durée) ces événements se sont produits dans le monde et à Longyearbyen en 72 et cette année. A noter que l'échelle verticale est logarithmique. On remarque que le phénomène se déclenche à Longyearbyen pour beaucoup moins de précipitations qu'ailleurs... en gros 2mm/h peut suffire

18mm de précipitation au total... une misère pour une ville comme Bergen, mais pour nous c'est beaucoup (je sais... c'est flou)

tout dépend de l'état d'engorgement du sol = de l'historique des précipitations... et comme je le dis depuis un moment, cette année, on déguste ! Si on regarde le graphe du bas, on voit qu'il pleut depuis environ mi-septembre... dire qu'on est censé être un désert !!!

Intéressant aussi, le graphe du haut montrant la température à 1m dans le sol à Gruvefjellet (la montagne au dessus de la mine 2b du Père Noël, au sud de Sukkertoppen, là où il y a des goélands bourgmestres qui nichent l'été)... on voit que la température s'est élevée jusqu'à atteindre 0°C et se maintenir à 0°C depuis quasiment mi-août.

L'idée est donc que le 1er m du sol, dégelé, se gorge d'eau... dessous il y a le permafrost qui ne laisse pas l'eau s'infiltrer et à un moment, tout ça se décroche et la surface du permafrost joue le rôle de piste de luge ;)

Une carte impressionnante (c'est fou le progrès) montrant les zones de dépôt en rouge et d'érosion en bleu.  Environ 5000 mètres cube qui ont changé de place... oupsi!

la route avait été nettoyée au moment où ont été faites les mesures... il y a eu une autre coulée quelques temps plus tard qui a à nouveau coupé la route qui est maintenant fermée jusqu'à ce que les températures deviennent négatives.

La bonne nouvelle, c'est que les coulées de boue ne sont censées se produire que pendant qu'il pleut beaucoup, il n'y a pas un système d'instabilité résiduelle qui fait que la coulée peut se déclencher après que la pluie a cessé.

La mauvaise nouvelle, c'est qu'il va falloir un temps infini pour que ce mètre de sol gorgé d'eau gèle, que quand ça gèle ça se dilate bien sûr et qu'on risque d'avoir des gros rochers qui se décrochent quand tout ça va commencer à geler... le 2e effet KissCool sera aussi au printemps quand tout ça va fondre et qu'en plus il y aura l'eau de fonte de la neige. 

Et pour éviter de se retrouver emporter par une coulée de boue (ça coule à une vitesse entre 70 et 200 km/h avec une densité double de l'eau... pas sympa)

Si on résume les 10 derniers mois :

- on a eu une avalanche qui pouvait potentiellement se produire tous les 30 ans

- on a eu des coulées de boue (en fait plusieurs ont été repérées dans les environs quand ils ont fait des rondes d'inspection en hélico) qui se produire environ tous les 40 ans

Reste à voir si on a juste pas de pot ou si ça va à être la nouvelle tendance dans un climat complètement chamboulé 

Illustrations empruntées à Ole Humlum + un rapport http://www.geoforskning.no/nyheter/geofarer/1329-skred-og-massestrom-i-longyearbyen écrit par

Hanne H. Christiansen
Wesley Farnsworth
Graham L. Gilbert
Holt Hancock
Ole Humlum
Brendan O`Neill
Alexander Prokop
Sarah M. Strand

Nous y voilà... Magdalenafjorden... la Baie de la Madeleine pour les francophones fanatiques 

Arrivés en fin de soirée... presque une ambiance nocturne... Sophie toujours sur le pont pendant qu'une "popcorn party" fait rage dans le bateau... je ne sais pas combien de sachets y sont passés... moi, j'ai eu droit à l'after party quand j'ai enfin daigné rentrer ;)

Un espion

Gravneset, là où sont enterrés environ 130 chasseurs de baleines qui ne sont pas revenus vainqueurs.

Le lendemain matin, une belle journée s'annonce... et bien sûr, une sortie en zodiac... et vous savez quoi ?? on a changé de mois : c'est le 1er septembre... plus que 2 jours (et 1500 photos), on tient le bon bout !

Seuls au monde dans Magdalenafjorden... vraiment un luxe !! ça peut être "crowded" l'été !

Reflets magiques

Notre carrosse

Tout seuls ???

non, nous avons de la compagnie ! (au cas où  je précise : la tache sombre au milieu c'est un phoque barbu, la tache sombre au fond c'est une île)

et un de plus qui nage et nous observe quelques instants

Revenons au 1er phoque... un des phoques les plus photographiés au monde... je ne sais pas combien de temps on est resté avec mais on l'a pris sous tous les angles 

D'abord d'un peu loin

un peu mélancolique, non ?

puis de beaucoup plus près mais ce sera pour demain