• Quand le maximum est un minimum... ou... la Terre va mal

    Sans doute plus intéressée par la banquise que la plupart des gens, je surveille régulièrement le site de la NASA indiquant la surface de la banquise dans l'arctique. En général, on s'y intéresse surtout fin septembre, quand la surface est minimum... pour savoir si le minimum de l'année en cours est plus bas que le précédent, voire le plus bas mesuré. 

    Il est cependant aussi intéressant de surveiller ce qui se passe mi-mars/fin mars = quand la banquise a atteint son étendue maximum. Et cette année, c'est une triste nouvelle : le maximum atteint est le plus bas jamais mesuré :( La Terre va mal et c'est par les pôles qu'elle le montre le plus. Un peu comme nous : c'est au niveau de la tête que la fièvre se manifeste le plus.

    Quand le maximum est un minimum... ou... la Terre va mal

    Le graphe montre la surface de la banquise cette année, comparée à l'année 2011/12, année où la surface minimum a atteint... son minimum historique (vous me suivez ??), on y voit aussi la moyenne de ces 30 dernières années.

    On peut aussi comparer toutes les années pour lesquelles on dispose de données :

    http://nsidc.org/arcticseaicenews/charctic-interactive-sea-ice-graph/

    vous pouvez cliquer sur "show all" en bas à droite du graphe et vous verrez s'afficher les courbes correspondant  aux différentes années, du plus vieux (1984) au plus récent.

    La conclusion est que nous venons de passer le maximum saisonnier et que c'est un maximum minimum... Ça ne présage rien de bon pour l'état du minimum en septembre.

    Il faut savoir aussi que ce qui est calculé, c'est la surface de l'océan couvert à plus de 15% par de la banquise. 15% c'est pas grand chose. Cela ne dit rien sur l'état de la banquise = son âge et son épaisseur. On sait qu'il n'y a presque plus de glace pluriannuelle mais que ce n'est pratiquement plus que de la glace jeune, de l'année, beaucoup plus fine et plus "vulnérable". La glace très mince est aussi beaucoup plus sujette à l'influence du vent qui peut l'accumuler dans une partie inhabituelle de l'arctique (par exemple, l'été dernier, il y avait beaucoup de glace autour de Svalbard). Les années avec beaucoup de vent, on peut donc s'attendre à avoir une nette diminution de la surface de la banquise l'été et il devient plus difficile de voir une tendance.

    Vous pouvez voir une animation en cliquant là  plus la glace est vieille, plus elle est représentée dans une couleur claire. La carte est tournée bizarrement car l'arctique y est vu d'un point de vue américain (comme je suis gentille, je vous ai repéré le pays de Sophie)

    Quand le maximum est un minimum... ou... la Terre va mal

     

    Des projets essaient aussi d'estimer le volume de la banquise mais c'est difficile. De nouveaux satellites ont été lancés pour améliorer les données mais ce n'est pas encore parfaitement calibré. On voit tout de même circuler ce genre de courbes, carrément effrayantes :

    PIOMAS minimum volume 1979 - 2013

    Il y a des fluctuations mais la tendance est claire... il semble bien qu'on n'ait plus de banquise en fin d'été avant 2030... peut-être même bien avant ! frown

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